Vallées et douars
Les habitants du Parc national de Toubkal
La région du Parc national de Toubkal est actuellement peuplée par quatre tribus amazighes occupant des zones qui, tout en suivant des limites naturelles, ne sont pas strictes : Ourika qui peuple la partie Nord-est du parc, Rhérhaya la partie centrale, Goundafa la partie Ouest et Aït Ouaouzguite la partie Sud. Comme cela est le cas pour de nombreuses sociétés vivant dans les montagnes, leurs traditions, leur culture et leur langue (Tachelhit) ont très peu changé.


L’agriculture de montagne
Les terres sont exploitées par les familles et les tribus des villages pour les pâturages et les cultures. Certains champs sont irrigués avec l’eau des ruisseaux ou oueds à l’aide de canaux d’irrigation bien entretenus (Targa), permettant ainsi deux cultures par an. Afin d’optimiser l’espace et exploiter au mieux les terres disponibles, celles-ci sont aménagées en terrasses. Quand les terrasses sont trop petites pour être cultivées, elles sont plantées essentiellement en noyers. Et récemment, de nouveaux arbres fruitiers ont été introduits : pommiers, cerisiers, pêchers, pruniers, etc.


Les produits du terroir
La période des moissons est marquée par une grande activité : les céréales (orge et blé) sont moissonnées manuellement et ramenées au douar (ou village) où elles sont battues à l’aide de mulets. Elles sont ensuite stockées dans des greniers personnels ou dans un collectif qui est gardé par un habitant de confiance du douar. Les grains de céréales sont moulus manuellement dans la plupart des douars. Cependant, certains villages situés près d’un cours d’eau possèdent un moulin à eau collectif.
Les noix sont des mets de choix et constituent une bonne partie de l’alimentation. Elles sont parfois séchées pour leur conservation. Les productions animales (essentiellement poulet, œuf, viande, lait et dérivés comme le beurre ou le smen) sont réservées à certaines occasions.
La vente d’une partie des productions agricoles sur les marchés et les souks hebdomadaires contribue à améliorer les revenus, pour l’acquisition de ce qui n’est pas produit localement.


L’architecture des douars
Un douar comprend généralement des habitations pour quelques dizaines à quelques centaines de personnes, une mosquée avec son école coranique (Timzguida), une aire de battage de céréales (Anerar), parfois un grenier collectif connu sous le nom de Ighrem ou Agadir, et rarement une boutique vendant des produits de première nécessité. Quelques fois, il y a aussi une ou plusieurs classes d’une école primaire et le lieu de réunion de la Jemaa (assemblée villageoise) qui est de plus en plus remplacée par des associations locales et autres structures administratives modernes.
Traditionnellement, les maisons du douar sont construites en matériaux locaux : pierres, bois, terre et parfois pisé (mélange de boue et de paille), leur toit étant fait de troncs d’arbres locaux (genévrier, pin, noyer, peuplier). Elles sont disposées en terrasses, à flanc de montagne, blotties verticalement les unes contre les autres, par manque d’espace constructible. Chaque unité familiale vit séparément dans plusieurs pièces autour d’une cou intérieure, mais par manque d’espace, les pièces sont de plus en plus disposées en étages.

