Un programme au service de la protection de la nature
La mission première d’un Parc national est, avant tout, de protéger l’intégrité écologique d’un ou plusieurs écosystèmes dans l’intérêt des générations actuelles et futures : c’est dans cette optique qu’a été créé le Parc national de Toubkal (PNTb).
Malheureusement, depuis sa création, le PNTb a subi (et subit encore) de fortes déprédations sur son milieu naturel. Un des rôles fondamentaux de la Direction du Parc national de Toubkal (DPNT) est donc la réhabilitation de ses espaces et de ses espèces, via la mise en œuvre d’un programme de « Conservation de la biodiversité de haute montagne et de développement de la recherche scientifique ».
Mais compte tenu du nombre important d’espèces dont recèle le Parc national de Toubkal, ainsi que des contraintes humaines, techniques et budgétaires auxquelles cette aire protégée doit faire face, la DPNT n’a pas d’autre choix que celui d’établir des priorités dans son programme d’intervention, en parant au plus urgent. C’est pourquoi elle ne s’est intéressée, pour le moment, qu’aux espèces phares de faune et de flore, qui sont parmi les plus menacées et les plus emblématiques du PNTb, à savoir le Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia, « Vulnérable » au niveau international, « En danger » au niveau national), le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus, « Quasi menacé » au niveau international, « En danger critique d’extinction » au niveau national), le Singe Magot (Macaca sylvanus, « En danger »), et le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera), espèce forestière ayant le plus régressée au Maroc et dont dépend la survie des populations montagnardes.
Ces espèces, devenues en quelque sorte les ambassadrices d’une nature fragile et surexploitée, permettent ainsi au Parc national de Toubkal de faire connaître son programme de conservation aux bailleurs de fonds, aux partenaires et au public, et de proposer des actions de protection, qui ne bénéficient pas qu’à ces seules espèces, mais également à toutes celles faisant partie intégrante de leur écosystème.